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La Bienveillance est souvent galvaudée au CIC SO et certains se cachent derrière ce paravent de manière à cacher la brutalité de leur management. La pseudo bienveillance, faux nez d’un management par la peur, doit être dénoncée

Craquage, dépression, burnout...autant de vocables pour mettre des mots sur des maux. Cela nous concerne tous. Dans le groupe CMAF et également au CIC SO, des évènements douloureux nous le rappelent. Ne restez pas seul ! Alertez nous rapidement et n'hésitez pas à contacter la cellule STIMULUS (ex PSYA) (cf Pixis) soit par téléphone 0 800 001 092 ou par tchat via www.stimulus-care-services.com

Lors du CSE du 24 février, les élus ont unanimement dénoncé des méthodes indignes , des atteintes majeures aux libertés individuelles, au droit des personnes et aux valeurs du groupe CMAF. C'est la première fois que cela arrive au CIC SO alors que nous vivons un changement de gouvernance. L'unicité des 4 syndicats confirment les craintes des élus face à une dérive. Ce combat doit être porté au plus haut point. La CGT aux côtés des autres syndicats CFDT, FO et SNB se mobilisera.

Amour et bonheur au travail : Attention çà pique !

Pour Henri Bergson, académicien français et prix Nobel de littérature 1927, le bonheur consiste dans la joie de créer une œuvre dont on est fier, même si c’est éprouvant.

Et quand bien même nous pourrions être fiers de ce que nous faisons quotidiennement, est-ce que cela suffirait vraiment à nous rendre heureux surtout au travail ? On nous réduit à : Si vous êtes malheureux au boulot, c’est parce que vous ne faites pas assez d’efforts. C’est donc de votre faute.

Pourtant aujourd’hui, combien de travailleurs peuvent se laisser aller à leur créativité au travail dans un environnement professionnel régi par des procédures, des objectifs quelquefois contradictoires, un carcan pressurant et peu enclin à son autocritique ? Combien de travailleurs peuvent dire : Je suis heureux au travail ? Voire je suis amoureux de mon travail ? Si avant un bon job était un travail qui payait bien, qui laissait du temps libre et dans lequel on contrôlait à la limite un peu ce qu’on faisait, c’est loin d’être le cas aujourd’hui.

Malgré tout, il faut très souvent montrer qu’on aime son travail et donc le dévouement qu’on est censé lui accorder. Socialement parlant, on se compare par son travail. De plus, il faut être reconnaissant d’avoir un travail voire adorer son entreprise qui nous le fournit car dans le cas contraire, comme le disent les managers : La porte est grande ouverte.

Il faut donc montrer que l’on est amoureux de son travail. D’ailleurs, l’objectif de bonheur au travail est devenu une nouvelle injonction presque tyrannique, inscrite dans de nouveaux accords d’entreprises voire dans les valeurs cardinales de l’entreprise. Pour autant, est ce un mariage heureux ? Car entre les discours et la réalité, il y a souvent un fossé.

Il y a beaucoup de questions sur ce qui peut créer le point de rupture sur le sentiment que l’on peut avoir sur son travail. Il y a des jours où peut l’adorer d’autres ou le déteste ; Malheureusement, il n’est pas bien vu d’afficher ses palettes d’émotions. Il faut « laisser » ses problèmes, ses émotions au vestiaire. Seul le travail compte, la satisfaction de son client et de son hierarchique.

Pourtant, il faut rester conscient qu’au final, ce n’est rien de plus qu’un travail.

On nous vante l’intérêt collectif mais ne serait ce pas cela l’hypocrisie. La communauté d’intérêt n’est en rien réelle. Juste une sommation d’intérêts privés quelques fois incompatibles. Il faut également rappeler (et c’est devenu bien plus clair depuis la pandémie) que les managers se fichent de vous car la nature même du système l’oblige à faire toujours plus de résultats, d’argent, de part de marchés… Or, se préoccuper prioritairement des salariés et faire de l’argent notamment avec une vision court-termiste, c’est souvent incompatible. Regardons les résultats des banques : Record historique en 2021 ! BNP, CMAF…. Mais les NAO sectorielles n’ont pas été à la hauteur. Oui les banques ont fait de l’argent mais pas les salariés.

Heureusement il existe des gardes fous comme l’obligation de sécurité au travail, un code du travail… mais au final, tant que l’entreprise tourne, notre sort personnel n’est pas une préoccupation majeure. Durant la pandémie, la pression que les employeurs ont mis sur les salariés pour les forcer à revenir sur leur lieu de travail dès que possible ou « triturer » les chiffres du télétravail pour répondre à des statistiques de présence en sont de bons exemples.

Le problème des limites affectives, c’est que certaines personnes trouveront toujours le moyen de les contourner ou de vous faire culpabiliser pour obtenir toujours plus. Menaces de rétrogradation, pression sur les objectifs sont aujourd’hui dans la boite à outils des managers. Les mêmes qui prônent la bienveillance. Quelle ironie !

Lorsqu’on prend conscience de cela, l’histoire d’amour avec son travail peut souvent tourner court. Ainsi comme dit la chanson « les histoires d’amour finissent mal en général ». Désinvestissements, burnout, absentéisme, désorganisations coutent chers pour toutes les parties. Les salariés qui voient leur santé fragilisée, les entreprises qui ne stabilisent plus les équipes, qui ne les mobilisent plus….

C’est pour cela que l’on doit continuer à améliorer les conditions de travail avec des missions bien définies, une charge de travail supportable, des horaires convenables, un équilibre de vie et un climat respectueux.

Le respect, s’il ne permet pas d’aimer son travail permet au moins de ne pas ou moins le détester. Et ça, c’est peut-être déjà un pas vers le bonheur.

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